Partir étudier à l’étranger, c’est faire un grand pas, et il y a parfois des incertitudes, notamment quant à l’adaptation à un nouveau mode d’enseignement. Pas d’inquiétude : on vous explique tout !
Une pédagogie centrée sur l’étudiant et l’interaction
Si les cours dans une université anglo-saxonne se composent de cours magistraux, TD et travaux de groupe, comme en France, les étudiants qui ont une expérience dans les deux pays notent des différences dans la méthode. Dans ces pays, on demande aux étudiants de préparer le cours avant d’arriver en classe. Les heures de cours en elles-mêmes sont dédiées à l’approfondissement et à la mise en pratique des connaissances acquises lors de la préparation. Cela prend du temps, mais cela rend aussi les cours beaucoup plus concrets et approfondis ! Angelina, qui suit un bachelor en génétique à l’université de Melbourne après avoir entamé des études en France, nous explique :
Les études vont beaucoup plus vite. En un semestre j’ai étudié l’équivalent d’un an et demi des cours que j’ai fait à Sorbonne Université. Aussi, la stratégie éducative est différente avec beaucoup de travaux en groupe et des quiz toutes les deux semaines qui comptent pour la note finale. Du coup, cela pousse les étudiants à réviser chaque semaine car si tu veux réviser pour l’examen final en une semaine, c’est juste impossible ! Par exemple, rien que pour la biologie j’ai plus de 500 pages de notes sur ma tablette.
Dans la mesure où on vous demande de préparer les cours en amont, vous aurez en contrepartie moins d’heures de cours. Selon les pays et les niveaux, ce sera entre 7 et 20 heures par semaine que vous pouvez étaler de manière à avoir peu d’heures chaque jour, ou les condenser quelques jours pour avoir un plus long week-end !
Une autre différence importante est la relation avec les professeurs. Ils sont très accessibles, même dans les cours en amphithéâtre avec une centaine d’étudiants ! Édouard nous raconte son expérience à l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande :
Les professeurs sont très accessibles, à la fin des cours ou à un autre moment par exemple. À la fin de chaque trimestre nous devons donner notre feedback sur la pédagogie de nos professeurs et leur donner des conseils pour améliorer leurs cours.
Le système des majeures/mineures et des options : la personnalisation du programme d’études
Pour les étudiants plus indécis, ceux qui ne souhaitent pas encore se spécialiser pour ne pas se fermer de portes, ou ceux qui au contraire ont un projet bien précis en tête et ont besoin d’adapter leurs études à leurs ambitions : vous pouvez personnaliser votre formation !
Certains pays anglo-saxons sont particulièrement souples, ce qui vous permet de suivre un programme « à la carte ». Par exemple, en Australie et en Nouvelle-Zélande, vous retrouverez plusieurs bachelors très généraux qui regroupent des dizaines de majeures :
- Bachelor of Science : toutes les matières scientifiques, généralistes (biologie, chimie, informatique…) ou spécialisées (géophysique, mathématiques appliquées à la finance, pharmacologie…)
- Bachelor of Arts : tout ce qui touche aux humanités (littérature, philosophie, histoire…), aux sciences sociales (géographie, économie, sciences politiques…) aux langues et à l’art
- Bachelor of Business : le commerce et tout ce qui s’y rapporte (finance, événementiel, data science…)
Cela signifie que votre programme se décompose en plusieurs « blocs » : environ la moitié est liée à votre majeure, puis vous pouvez vous ajouter une mineure, et compléter avec des options ! Vous pouvez aussi suivre une double majeure, ou même un double bachelor/master. Prenons un exemple concret : vous voulez être biologiste, mais les questions de bioéthique vous intéressent particulièrement, et vous aimeriez partir travailler au Japon. Vous pourriez dans ce cas faire un Bachelor of Science avec une majeure en biologie, une mineure en philosophie ou en sciences politiques et une option de langue japonaise !
En Amérique du Nord (aux États-Unis ou au Canada), le système est un peu différent : même si vous avez déjà un domaine précis en tête, vous étudierez dans un premier temps des matières généralistes, qui renforceront votre socle de connaissance et votre culture générale, avant de « déclarer » votre majeure et suivre des cours spécialisés. Et là aussi, vous pouvez tout à fait avoir des mineures, options ou même deux majeures !
Préparer son avenir académique et professionnel pendant ses études
On reproche parfois aux universités françaises d’être trop axées sur le savoir, et pas assez sur le savoir-faire, rendant l’insertion professionnelle plus compliquée une fois le diplôme en poche.
De nombreux pays anglo-saxons cherchent à éviter cet écueil en proposant des formations concrètes, orientées vers la pratique, et souvent avec des stages. Par exemple, le système des co-op au Canada se rapproche de l’alternance française. Ce programme permet aux étudiants de Bachelor d’acquérir une première expérience professionnelle rémunérée en parallèle de leurs études à l’université. Au Royaume-Uni, des « sandwich year » permettent de passer jusqu’à un an en stage dans une entreprise partenaire de l’université, et ce dès la licence ! D’autres universités développent des activités extra-scolaires optionnelles portant sur le développement professionnel : les étudiants inscrits bénéficient de conseils sur leur projet professionnel, de rencontres et conférences avec des entreprises partenaires de l’université, d’aide à la rédaction du CV… tout est fait pour que les diplômés soient préparés à s’insérer sur le marché du travail, et que leur formation corresponde aux attentes des recruteurs !
Pour les étudiants intéressés par la recherche, les universités anglo-saxonnes proposent de s’y initier dès la licence : parfois avec des cours introductifs et des projets, ou, dans le cas de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, par l’intermédiaire d’une « Honours year », qui est une 4e année de Bachelor optionnelle. Au programme de cette dernière, un an de cours dans un domaine que vous souhaitez approfondir et un projet de recherche sur le sujet de votre choix ! Il s’agit d’une excellente préparation si vous souhaitez découvrir la recherche, ou si vous avez déjà pour ambition d’en faire en master ou en doctorat.
Enfin, un bon moyen de mêler l’utile à l’agréable est de s’investir dans un club ou une association de l’université. Et il y en a pour tous les goûts ! Club de volley, club d’astronomie, club de culture coréenne ou même club des fans de Taylor Swift, associations à but humanitaire… les grandes universités anglo-saxonnes en recensent des centaines. Une expérience dans un club ou une association, que ce soit comme participant ou comme membre du bureau, montre que vous êtes impliqué dans la vie en communauté, que vous savez travailler en groupe et que vous faites preuve de motivation dans votre vie quotidienne. Autant de qualités qui seront très appréciées dans votre future recherche d’emploi !